La première émission obligataire groupée de la BCE a été sursouscrite plus de 13 fois au taux négatif de -0.26%

C’est assez incroyable et tout à fait révélateur du monde financier totalement ubuesque dans lequel nous évoluons. La première émission obligataire groupée de la BCE de 17 milliards, dans le cadre de son plan de relance de 750 milliards, a été sursouscrite hier 13,7 fois. Le taux moyen de cette émission obligataire ressort à -0.26%. Autrement dit les investisseurs doivent payer pour prêter, et ils se battent pour le faire...

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Un succès totalement ubuesque, à l’image de notre système financier

Vous pouvez jeter tous vos livres d’économie, de finance... Tout tourne à l’envers désormais ! Nous ne faisons pas que marcher sur la tête, nous sommes entrés dans la 6e dimension. L’Union européenne a émis le 20 octobre 2020 ses premières obligations communes dans le cadre de la lutte contre les effets de la pandémie sur l’économie (17 milliards sur les 750 milliards d’euros d’emprunts prévus). «  L’ampleur de la demande des investisseurs a largement dépassé nos prévisions », reconnaît Katrin Wehle, chez Deutsche Bank, qui a participé au placement des titres. La demande a été sursouscrite 13,7 fois.

Payer pour avoir un actif garanti en portefeuille, avec une teinte ISR...

Cette émission obligataire, d’un montant global de 17 milliards d’euros se décompose en 10 milliards d’euros à 10 ans au taux de -0.23% et 7 milliards d’euros à 20 ans. Pourquoi accepter de payer pour prêter ? Il s’agit uniquement de pouvoir acheter des actifs financiers garantis, et donc de réduire le niveau global de risques sur les portefeuilles existants (ie, le reste du portefeuille peut être exposé davantage aux risques et ainsi potentiellement être plus rémunérateur afin de compenser ce coût...). En clair, en payant pour prêter, les fonds et investisseurs vont pouvoir spéculer davantage. Tout l’inverse de ce qui est souhaité.

Des social bonds, fort utiles pour l’obtention des critères ESG pour des fonds d’investissements spéculatifs

Bruxelles a choisi un format de « social bonds » et s’est engagé à faire la transparence sur l’utilisation par les Etats bénéficiaires des fonds qui leur seront apportés. C’est la cerise sur la gâteau, en acceptant de payer pour ces obligations européennes, un label ESG "like", vient avec, car socialement utile, dans le cadre du plan de soutien européen à la relance. Cela permettra donc aux fonds d’afficher un label ISR, ESG ou similaire d’autant plus facilement... Et le tour est joué. Les épargnants attirés par ces labels en vogue n’en seront donc que plus appâtés. Facile la finance version revue et corrigée, monde à l’envers, non ?

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