Les places boursières terminent dans le rouge malgré le bazooka monétaire rechargé de la BCE

Toujours plus de milliards de liquidités injectées. La dope financière tient le grand malade économique encore sur ses pieds, mais pour combien de temps ? Les marchés européens ont temporisé jeudi, actant les nouvelles mesures déjà largement anticipées de la BCE pour soutenir l’économie du Vieux continent.

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Les marchés européens reprennent leur souffle après la BCE

Toutes les Bourses européennes ont fini dans le rouge. Londres a perdu 0,64%, Francfort 0,45%, Paris 0,21% et Madrid 0,78%. Milan a terminé juste sous l’équilibre. "L’information à retenir est que la BCE a encore montré qu’elle était prête à tout pour soutenir l’économie", indique à l’AFP Andrea Tuéni, un analyste de Saxo Banque. Mais "il n’y a pas eu d’euphorie sur les marchés car depuis plusieurs jours, ils s’étaient préparés" à ce soutien supplémentaire de l’institution, ajoute l’expert.

L’institution européenne a renforcé jeudi son imposant dispositif de soutien à l’économie en zone euro, minée par la pandémie du coronavirus, tout en maintenant ses taux à leur plus bas historique. Le programme d’urgence "PEPP", visant à limiter les effets de la crise sanitaire et doté à la mi-mars de 750 milliards d’euros pour racheter des obligations publiques et privées, a été gonflé de 600 milliards d’euros, un montant supérieur aux 500 milliards anticipés. Il a également été prolongé jusqu’à juin 2021. L’institution a en outre maintenu ses taux directeurs à leur plancher historique, afin de stimuler l’offre de crédit en zone euro à destination des ménages comme des entreprises alors que la BCE table sur une dégringolade de 8,7% du PIB cette année.

Forte détente de la dette italienne

Au final, "il y avait beaucoup de choseà digérer aujourd’hui, et notamment les performances des dix derniers jours, où les performances des marchés européens ont été supérieures à celles des indices américains", note M. Tuéni. Les marchés européens avaient entamé la semaine en trombe, ce qui avait notamment permisau CAC de revenir mercredi au-dessus des 5.000 points, portés par les perspectives de reprise de l’activité économique alors que le risque de deuxième vague de Covid-19 après le déconfinement semble s’éloigner. "Les marchés restent toutefois très fragiles, il suffit d’une mauvaise nouvelle sur le plan sanitaire pour les faire retomber", a nuancé l’expert de Saxo Banque. A l’inverse, selon lui, "ils semblent imperméables pour le moment aux risques" liés aux manifestations contre le racisme, les brutalités policières et les inégalités aux États-Unis ou "au risque géopolitique" avec l’aggravation des tensions entre la Chine et les États-Unis.

Sur le marché de la dette, les nouvelles mesures annoncées par la BCE ont surtout profité à l’Italie, dont le taux d’emprunt à dix ans s’est fortement détendu à 1,41% contre 1,55% la veille, luipermettant de réduire l’écart (spread) avec celui de l’Allemagne qui fait référence, à 176 points de base contre 193 juste avant les annonces.

En matière de valeurs, le secteur aérien a profité des attentes autour de la réouverture des frontières et de la reprise du tourisme pour les vacances d’été. EasyJet a pris 6,20% à 833,00 pence et IAG, maison mère de British Airways, 3,22% à 288,20 pence.
De son côté, Airbus a signé la meilleure performance de la journée sur le CAC 40en s’offrant 5,22% à 71,98 euros. Lufthansa a gagné 1,18% à 10,31 euros après l’accord du conseil de surveillance pour le sauvetage par l’Etat. L’automobile a aussi repris son souffle après des séances de fortes hausses. A Paris, Renault a reflué de 1,48% à 23,61 euros et Peugeotde 1,49% à 14,20 euros. A Francfort, Continental a chuté de 4,06% à 91,64 euros et Daimler de 2,46% à 37 euros.

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